Les Salauds Gentilshommes t.1 Les mensonges de Locke Lamora

De Scott Lynch
Editions Bragelonne

4e de couv':

"On l'appelle la Ronce de Camorr. Un bretteur invincible, un maître voleur. La moitié de la ville le prend pour le héros des miséreux. L'autre moitié pense qu'il n'est qu'un mythe. Les deux moitiés n'ont pas tort.
En effet, de corpulence modeste et sachant à peine manier l'épée, Locke Lamora est, à son grand dam, la fameuse ronce. Les rumeurs sur ses exploits sont en fait des escroqueries de la pire espèce, et lorsque Locke vole aux riches, les pauvres n'en voient pas le moindre sou. Il farde tous ses gains pour lui et sa bande: les Salauds Gentilshommes.
Mais voilà qu'une mystérieuse menace plane sur l'ancienne Camorr. Une guerre clandestine risque de ravager les bas-fonds. Pris dans un jeu meurtrier, Locke et ses amis verront leur ruse et leur loyauté mises à rude épreuve. Rester en vie serait déjà une victoire...
Entre Oliver Twist, Il était une fois en Amérique et Arsène Lupin, les aventures d'un audacieux criminel et de sa bande de fripouilles!"

C'est excellent. Du roman d'aventure, de cape et d'épée, bourré d'inventivité. Parce que souvent, ce qui me gonfle avec la fantasy, ce sont les auteurs qui délaient, qui font du remplissage, qui font marcher un personnage pendant cinq pages pour bien faire comprendre que la marche du personnage est pénible, résultat la pénibilité est tant et si bien transmise que le lecteur s'identifie à bloc et s'ennuie ferme, tant c'est laborieux et looooooooong à lire.
Avec Scott Lynch, rien de tout ça. Le récit alterne entre l'histoire telle qu'elle se déroule alors que Locke est adulte et l'apprentissage du petit Locke, lorsqu'il n'était pas encore la ronce de Camorr mais un gamin trop ambitieux qui avait besoin qu'on le canalise (à coups de taloches et autres joyeux échanges de savoirs). On ne s'ennuie pas une seconde et tous les personnages contribuent à la cohérence de cet univers et donne une profondeur impressionnante à la cité de Camorr.
Les personnages principaux sont fort bien campés, loin d'être parfaits, leur existence est mise en danger et ils font souvent preuve de trop de confiance en eux, ce qui les met dans des situations bien compliquées à résoudre mais ils s'en sortent, ensanglantés, contusionnés, comme Bruce Willis s'il avait une dague et une épée et qu'il aimait se déguiser.
Du bonheur de lecture.

CHERUB mission 4 Chute Libre

De Robert Muchamore (Editions Casterman)

4e de couv: Chérub est un département ultrasecret des services de renseignements britanniques composé d'agents âgés de 10 à 17 ans. Ces professionnels rompus à toutes les techniques d'infiltration sont des enfants donc... des espions insoupçonnables! Pour des raisons d'Etat, ces agents n'existent pas.

En difficulté avec la direction de Cherub, l'agent James Adams, 13 ans, est envoyé dans un quartier défavorisé de Londres pour enquêter sur les activités obscures d'un petit truand local. Mais cette mission sans envergure va bientôt mettre au jour un complot criminel d'une ampleur inattendue. Une affaire explosive dont le témoin clé, un garçon solitaire de 18 ans, a perdu la vie un an plus tôt.

Déjà le 4e tome de cette série: chacun se lit comme un DVD, on le commence et on se rend compte 250 pages qu'on l'a fini! Un sacré rythme, des personnages intéressants et attachants (même si parfois on aimerait retourner une bonne paire de claques à James, parce que c'est quand même un ado un peu tête de con quand il s'y met), des questionnements sur la violence et sur la puberté, aussi, un peu. On sent qu'il grandit, le petit. Les personnages évoluent d'un tome à l'autre et c'est bien. Une excellente série d'espionnage quand on en a marre des erzatz d'HP...

Comment écrire...

...de la fantasy et de la science-fiction

Personnages et points de vue






de Orson Scott Card
éditions Bragelonne


Vous voulez écrire un roman, des nouvelles? Vous ne savez pas comment vous y prendre? Voilà le guide qu'il vous faut!
Ca c'est la 4e de couverture. Ces livres ont au moins le mérite d'avoir été traduits en français, car les livres de méthode d'écriture ne sont pas monnaie courante en France. L'auteur donne des pistes de réflexions et indique les pièges à éviter. Une méthode d'écriture à l'anglo-saxonne: des trames d'histoires analysées, à réutiliser à loisir pour écrire son propre roman. Là où je suis suprise, c'est qu'il parle autant d'auteurs de SF que de Shakespeare ou même Jane Austen. Wow. Okay. Ca recadre certaines choses. Pour ceux qui ne se sont jamais lancés dans des entreprises d'écriture je pense que ça pose un certain nombre de repères. Les propositions d'Orson Scott Card sont sympathiques et permettent d'animer un atelier d'écriture, éventuellement, écrire quelques romans clé en main, quasiment, mais toutes ces clés qu'il offre ne sont valables que si on les prend, on les retaille, on en fait un passe-partout et on trouve de nouvelles portes à ouvrir avec. Transgressons les règles.
Faites vos gammes avec Orson, puis passez à autre chose. L'étape d'après, c'est sans Orson et sans parachute.

Royaume désuni - James Lovegrove

Editions Bragelonne
Genre: apocalyptique à la Ballard.

À l’heure où l’Irlande est à peine apaisée, où l’Écosse manifeste des velléités d’indépendance, James Lovegrove, l’auteur de DAYS, est de retour avec un nouveau livre événement, roman catastrophe et roman d’amour, imaginant la désintégration dramatique de son pays.
Dans une Grande-Bretagne mise au ban de la communauté internationale, bombardée au hasard, qui n’est plus que ruines, de minuscules communautés survivent tant bien que mal en s’accrochant aux traditions ancestrales et aux mythes qui structurent leur identité.
C’est dans cette Angleterre à la fois terrifiante et magique que l’instituteur Fen Morris va entreprendre un voyage afin de sauver celle qu’il aime…

Alors comptez que l'Angleterre n'a plus l'électricité, ni l'eau courante, ni de carburant pour les voitures. Enfin, en dehors de Londres, où ces richesses sont encore disponibles mais où les gangs règnent en maître et se livrent à des guerres de territoires impressionnantes. On assiste à des scènes très violentes, en suivant la désagrégation d'un couple, Moira et Fen. Le récit alterne entre ces deux protagonistes: tantôt on suit le parcours de Fen, tantôt Moira nous livre son ressenti et ses observations dans un "1st person narrative". Ce couple est en péril depuis quelques mois et Moira déteste son mari qui a fini par se détacher d'elle, à force de sentir la haîne que sa femme éprouve pour lui. Quand un gang de Londres débarque dans leur ville et enlève les femmes, Moira se retrouve parmi elles et Fen va partir à sa recherche, pour la ramener avec lui. Il sent qu'il doit y aller. Pourtant, il ne l'aime plus. Et elle non plus. Il part pour Londres. Elle lutte pour survivre.
Le tout finit dans une espèce d'apothéose apocalyptique très efficace et on se laisse prendre dans cette Angleterre en ruines, au ban de la communauté internationale.
Et si vous n'avez pas lu Days, lisez-le aussi. Je mettrai une chronique en ligne.

La Porte - Karim Berrouka

Griffe d'encre éditions

4e de couv: "Un nain tout de métal bardé errant dans le désert, deux Loups-Garous philosophes - et une légère crise de foi - , trois femmes belles et mystérieuses, une horde de barbares à l'humour barbare et aux manières barbares, vingt-quatre cadavres presque morts et une pénurie d'allumettes...

Et bien sûr, une porte.

Ouverte ou fermée, grattée, toquée ou explosée, de chêne (massif, renforcé de fer forgé) ou de frêle bouleau, elle est le pivot grinçant de ce petit conte férocement dégondé."

Une novella au vocabulaire recherché, des Loups-Garous comme vous ne les auriez jamais imaginés. Et un défilé d'invités tous plus déplaisants les uns que les autres. Pour finir par se dire: "L'enfer, c'est les autres."
C'est un conte, il y a mille choses à lire entre les lignes, des éclats de rire devant l'incongruité et l'absurdité des situations. Absurde, oui. Et tellement bon.

La saison des mûres - Polly Horvath

L'Ecole des Loisirs Collection Neuf
Visuel à venir, parution prévue le 24 avril 2008.
4e de couv: "Raclette ignorait qu'elle avait de la famille dans le Maine. Elle ignorait qu'elle avait de la famille tout court. Elle apprend la nouvelle le jour où sa mère décide de l'expédier en train, sans même une valise, passer l'été chez ses deux arrière-arrière-cousines, aussi éloignées qu'âgées.
A son arrivée, l'adolescente découvre "les étranges dames Menuto", comme on les appelle, la ronde et joviale Penpen et la minuscule et acerbe Tilly. Les soeurs jumelles accueillent Raclette en l'avertissant: elle sont nées ensemble, ont grandi ensemble et envisagent de mourir ensemble à Vallon rose, leur maison familiale cernée par les bois et les ours.
Mais pas question de faire aboutir ce projet avant de transmettre à la timide Raclette le plaisir des bains de mer et celui de la traite des vaches, la célèbre recette du coulis de mûres, des rudiments de philosophie bouddhiste."

C'est du bonheur ce roman! Raclette -bon sang, rien que le prénom est énorme - est ultra timide et se demande bien comment elle a atterri dans cette maison au milieu de nulle part. Enfin, si, quelque part: au milieu des ours et des mûres. Ses arrière-arrière-cousines ont plus de 80 ans, elles peuvent recevoir des coups de fil mais pas en émettre. La mère de Raclette est insupportable, mère célibataire, et n'en a rien à faire de sa fille. Enfin ce n'est pas vraiment sa fille. Selon elle. On ne sait pas très bien.
Toujours est-il que Raclette va profiter de ce séjour pour grandir: récit initiatique par excellence, on observe des liens plein de tendresse se tisser entre les générations, la vieillesse parfois joyeuse, parfois délicate de deux vieilles filles habituées à vivre ensemble, et la jeunesse qui n'ose pas s'affirmer de la petite. Au final, Raclette va grandir, les jumelles vont l'y aider, ainsi qu'une autre jeune fille déposée là par erreur (sa mère croyait la laisser à l'orphelinat voisin mais s'est trompée de croisement, Penpen et Tilly n'ont pas jugé utile de la détromper).
Des ours, des mûres, une histoire de famille déstructurée, atypique et terriblement réjouissante.
A partir de 9 ans.

A-Apocalypse - Scott Westerfeld

Sous-titre: BANDE-SON POUR UNE FIN DU MONDE
Edition Milan Jeunesse, collection Macadam.

4e de couv:"Chaleur étouffante. Hordes de rats. Hystérie collective. Menacé par la mort noire, New York sombre peu à peu dans le chaos... Mais au coeur des ténèbres, s'élève une musique d'un genre nouveau, hypnotique et inquiétante. La musique d'un groupe d'ados fans de rock, seuls capables de sauver le monde du désastre. S'il en est encore temps."
A-Apocalypse se déroule dans le même univers que l'excellent V-Virus, qui laissait quelques points de suspension en guise de conclusion du roman. On ne retrouve pas les mêmes personnages du premier roman au second, mais les repères sont totalement cohérents. Je ne sais pas si c'est la surprise qui est passée ou si c'est le rythme du 2e opus qui est moins soutenu, mais je me suis moins laissée prendre dans l'histoire. Il faut dire que V-Virus avait été un tel coup de foudre de bouquin que j'attendais quelque chose d'au moins aussi fort. Attention, c'est un très bon roman (avec du vampire expliqué de façon tout à fait scientifique, des vers géants qui peuple le métro et la peste qui se refait une santé) et j'adore cet auteur.

Seulement, il m'agace, aussi.
A écrire des romans que j'aurais voulu écrire.

Lisez Scott Westerfeld. Si vous aimez le fantastique/la SF/la fantasy, vous avez le choix: V-Virus, A-Apocalypse, Uglies, Pretties, Specials, Extras... de 15 à 75 ans.

Capture - Kelley Armstrong

Editions Bragelonne
Genre: Urban Fantasy avec des loup-garous dedans (entre autres)

4e de couv: Après Morsure, retrouvez l'imagination stupéfiante de la nouvelle reine du frisson!
Elena Michaels est une femme recherchée. Elle n'a pourtant rien fait de mal. Enfin, pas récemment. Mais il y a 10 ans, son amant l'a changée en loup-garou. La seule femme loup-garou au monde, en vérité. Et aujourd'hui, alors qu'elle parvient enfin à l'accepter, un groupe de scientifiques apprend son existence. Ils la pourchassent et elle s'apprête à foncer droit dans leur piège. Mais c'est compter sans la famille adoptive d'Elena, la Meute, qui ne reculera devant rien pour la retrouver. Et sans compter non plus sur Elena elle-même, ce qui est une grossière erreur.

L'auteur: Kelley Armstrong, née en 1968, est canadienne. Elle a publié 7 romans à ce jour, tous situés dans l'univers de Morsure, qui remportent un succès étourdissant aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Son oeuvre se place dans la lignée d'Anne Rice et de Laurell K. Hamilton, à la frontière de la sauvagerie et de la féminité.

MON AVIS: J'avais lu Morsure il y a quelques mois et j'avais beaucoup aimé. J'avoue que j'ai désormais du mal avec tout ce qui cause de vampire et autres créatures maléfiques, parce j'ai effectivement lu Anne Rice il y a de ça plus de 10 ans et les problématiques abordées me semblaient quelques peu éculées... Mon repré avait insisté sur Morsure, en me disant : "Je suis sûr que ça va te plaire, vraiment, lis-le, tu seras pas déçue." Je m'étais laissée faire, c'est si agréable de se laisser guider en matière de lecture quand on est soi-même prescripteur, c'est un bonheur de se faire surprendre par quelqu'un qui vous fait ouvrir et découvrir un roman et un univers.
Donc Morsure. Au départ, assez classique, une femme loup-garou, c'est la seule femme loup-garou qui existe, OK, les femmes ne tiennent pas la route quand il s'agit de gérer la morsure d'un loup-garou, OK. Elle essaie d'avoir une vie normale mais elle n'y arrive pas, forcément, elle doit muter régulièrement. OK, OK, OK. Je trouvais ça sans surprise. Sauf qu'au fur et à mesure je me suis laissée happer par l'histoire et les personnages, cette Meute et le très sexy Clayton, complètement timbré mais à qui on pardonnerait tout, même les bouts de viande crue coincée entre ses dents, les flaques sur le plancher et tous ces cadavres qui, en fait, ont tous tellement mérité leur vilaine fin! J'ai dévoré le bouquin (ouais, facile). J'ai trouvé l'héroïne très attachante, dans son constat que c'était bien beau de mettre toute la responsabilité de ce qu'elle était sur le dos de son amant qui l'avait contaminée à son insue, sauf qu'elle était déjà associale et violente à la base en tant qu'être humain de base. Il était temps qu'elle s'accepte comme elle était, parce qu'elle avait déjà plus ou moins un tempérament de loup-garou, ce qui pourrait expliquer pourquoi elle avait réussi à séduire Clayton.
Dans Capture, on retrouve la dream-team, i.e. la Meute. J'ai trouvé que l'ambiance était moins "sérieuse" et bien moins classique que dans le premier tome. Oui, c'est référencé, oui, il est écrit noir sur blanc : "On se croirait dans un épisode de Buffy contre les vampires." Ca n'enlève rien, bien au contraire, à la qualité et au rythme de l'intrigue. On se retrouve encore une fois avec une belle brochette de tarés, et on se laisse prendre dans l'action. La pauvre Elena est manipulée, battue, humiliée (c'est un loup-garou, mais un faible loup-garou, après tout c'est une femelle) et pourtant elle finira par leur faire la peau un par un, à ses tortionnaires, et en émaillant le tout de petites répliques acerbes, ironiques et bien placées.
Parce qu'il y a une morale : les gentils loup-garous ils n'égorgent que les gens qui leur en veulent (et qui seraient tentés de révéler leur existence à la face du monde).

Je l'ai lu en deux jours, c'est dire si c'était bien.

Les Chroniques de Pont-aux-Rats tome 1 Au bonheur des monstres

Alan Snow
Roman jeunesse à partir de 9/10 ans.
4e de couv des éditions Nathan:
Complot et intrigues souterraines.
Bienvenue à Pont-aux-Rats... mais prudence ! Dans les rues pavées de la ville, ainsi que sous les pavés, il se passe des choses plus que louches. Préparez-vous à rencontrer un assortiment de créatures - pas toutes fréquentables, hélas ! Préparez-vous surtout à trembler pour le jeune Arthur, aux prises avec l'odieux Grapnard et sa clique.
Soutenu par des amis de toutes sortes - un vol entier de corbeaux freux, un avocat en retraite, deux ou trois choutrognes, une bande de bricoliaux et quelques pirates -, Arthur parviendra-t-il à déjouer le monstrueux complot ourdi par Grapnard et ses sbires ? Pont-aux-rats est en péril !